dimanche 23 février 2014

Week 19/ Kerala (2)/ Munnar - Alleppey - Amritapuri (2ème partie)

Semaine du 17 février 2014 (suite et fin)

J'ai tout de suite aimé l'ashram d'Amritapuri. Malgré les immenses bâtiments semblables à des cités universitaires détonnant au milieu de la magnifique jungle environnante. Malgré la chaleur écrasante , surtout dans les plus petits bâtiments. Malgré la foule si dense et les longues queues pour à peu près tout, du repas au darshan en passant par les informations ou les emplettes.

Mais j'ai trouvé là une vibration unique, une joie pétillante, une qualité de silence intérieur et surtout la grâce d'un Gourou vivant, Amma. De belles âmes aussi, guidées par une foi sincère et généreuse.

Dès mon arrivée vendredi, je ressens une profonde passion et le désir d'en savoir plus sur Amma et ses enseignements. Pendant plusieurs jours, il me sera même difficile de m'endormir tellement je suis excitée. Je partage ma chambre avec deux jeunes femmes adorables. On dort dans la même petite pièce à même le sol mais dans une bonne ambiance. 

Les expériences s'enchaînent pendant ce premier week end. Tout d'abord un tour organisé de l'ashram pour nous permettre de nous repérer et surtout de mieux comprendre le fonctionnement de la communauté. Effectivement ce n'est pas un luxe car les horaires et jours d'ouverture des divers services sont difficiles à retenir. Finalement, on les apprend vite. Surtout ceux des restaurants de l'ashram. Tout d'abord, il y a les repas compris dans le prix de la chambre. Indiens, simples et efficaces. Surtout les idlis, beignets de riz vapeur à la sauce. J'aime aussi la western canteen qui sert des plats inventifs et savoureux, le western cafe qui offre des gateaux vegan et le restaurant indien qui fait des masala dosas. J'aime aussi le juice bar où je m'abreuve 3 fois par jour de délicieux jus de fruits frais. Il faut aussi apprendre les horaires du bureau d'information, de l'accueil, des boutiques et du bureau des sevas. Seva, c'est le service volontaire et désintéressé. Tous les résidents doivent participer d'une manière ou d'une autre à la vie de l'ashram. Les premiers jours, je me contente d"accepter les demandes d'aide qu'on m'adresse au passage, comme aider à charger un camion de livrets ou mettre sous pli des publications postales. Je suis tellement passionnée par les lectures des ouvrages d'Amma que je néglige plusieurs jours de m'inscrire au bureau des sevas. Mais très vite, je trouve un petit mot sur ma porte m'invitant à me faire connaître du service en question. 

Les journées d'un ashramite sont bien remplies. 5h50 du matin, c'est l'heure de l'archana au temple principal. C'est la récitation chantée des 1000 attributs de la déesse mère, une forme de chant dévotionnel très beau et hypnotique. Je ne l'ai fait qu'une fois, avec plaisir, mais je répugne encore vivement à me lever avant le soleil. Certains se lèvent plus tôt encore pour participer à la cérémonie du puja, offrande dévotionnelle chez les hindous pour rendre hommage aux dieux. Puis il est conseillé d'aller méditer sur la plage de l'ashram, si calme aux premières heures du jour. A 7H30, séance de yoga. J'y vais 2 fois puis je décide d'y renoncer car j'ai déjà une routine de yoga apprise à Mysore que je souhaite pratiquer chaque jour. Puis le petit déjeuner est servi vers 8H. Très vite, j'achète ma gamelle de fer blanc qui me permet d'emmener mon petit déjeuner sur la plage où je profite du calme pour griffonner mes impressions sur mon mini ipad. Puis sevas jusqu'à l'heure du déjeuner, soit 13H. Deux fois par semaine, je participe aux cours de chant karnatique à 11H. Puis les sevas et autres activités reprennent jusqu'à 19H, heure magique des bhavans ou chants religieux. J'adore les bhavans, d'autant plus que le moine qui officie au chant a une voix magnifique. En outre, les mélodies sont envoûtantes et les textes sont divinement inspirants. Juste avant, je pratique ma séance d'ashtanga yoga dans ma chambre, de 17h a 18h30. Puis c'est l'heure du repas du soir, à 20H. Dans cette journée, il faut arriver à pointer à temps aux boutiques et guichets, ce qui demande organisation et concentration. Les premiers jours j'échoue lamentablement à l'exercice car les lectures et conversations sont si intéressantes. Mais j'apprends vite à me discipliner et à gérer mes diverses activités. Bien sûr, quand Amma est dans les murs, tout change. 4 fois par semaine, Amma donne le darshan à partir de 11H du matin. Les horaires des services changent et l'ashram est plein, de monde et de musique, jusque tard le soir ou dans la nuit. Les autres jours, Amma nous accompagne dans une méditation sur la plage vers 17H, à l'issue de laquelle elle répond à nos questions. A 19H, elle chante avec nous. L'atmosphère devient alors magique. J'évoquerai mieux ces aspects dans mon prochain post.

J'avais envisagé la possibilité de passer une nuit ou deux à l'ashram, sans forcément rencontrer Amma, mais renseignements pris, Amma doit donner son darshan (forme de bénédiction) lundi ou mardi à Trivandrum, seulement à 2h de Vallivaku où se trouve l'ashram d'Amritapuri. Que faire? Attendre le retour d'Amma pour connaître l'ambiance de l'ashram quand le gourou est dans la maison? Aller à Trivandrum et poursuivre mon chemin de voyageuse solitaire? La réponse vient à l'occasion d'une discussion avec une belle âme, au cours de laquelle je désire à la fois connaître l'émotion d'un darshan pendant un tour et vivre la vie de l'ashram une fois Amma de retour. Plusieurs cars étant affrétés par l'ashram pour participer au darshan de Trivandrum, je décide de m'inscrire pour le voyage aller retour prévu mardi matin.
















2 commentaires:

  1. Merci beaucoup pour ce beau récit ! Je pars pour Amritapuri dans quelques jours, il me tarde d'y être ! :-)

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    1. Hello Marie Anne! Merci de me lire et aussi de partager avec moi la nouvelle de ton sejour a Amritapuri. Es tu encore la bas? Quel ressenti pour toi? Raconte moi quand tu pourras. Plein de bises!

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